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Infos en français facile : Édition du 02/05/2022 20h00

Transcription

GUERRE EN UKRAINE : les propos de Serguei Lavrov dérangent en Israël ; et autres nouvelles.

Sébastien Duhamel : La Radio du monde, toujours à vos côtés pour vous informer. Il est 22h ici à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue pour votre Journal en français facile. Zephyrin Kouadio est avec moi ce soir en studio pour le présenter. Bonsoir Zéphyrin.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Sébastien, bonsoir à toutes et à tous. À la une de ce journal, la guerre en Ukraine et le sort des civils évacués de Marioupol. On les attend toujours dans la ville de Zaporijja et les autorités ukrainiennes déplorent une situation rendue difficile par la Russie.

SB : Et les mots de Serguei Lavrov qui dérangent en Israël. Dans une interview donnée à une chaine de télévision italienne, le chef de la diplomatie russe a affirmé que l'Ukraine était nazie, même si le président ukrainien est juif. D'ailleurs, Adolf Hitler avait lui-même du sang juif, affirme Serguei Lavrov, et cela provoque la colère de l'État hébreu.

ZK : Au Royaume-Uni, l'arrivée de migrants s'était ralentie depuis un accord d'extradition passé avec le Rwanda, mais plus de 300 personnes ont à nouveau été interceptées près des côtes britanniques en deux jours seulement.  

SB : Et puis les masques tombent en Corée du Sud. Les autorités ont allégé les mesures qui avaient été prises en octobre 2020 pour lutter contre le virus du Covid-19.

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ZK : Situation confuse aujourd'hui en Ukraine, Sébastien.

SB : Oui, alors que sur le terrain, les frappes russes ont continué ce lundi, les autorités ukrainiennes affirment qu'un adolescent est mort à Odessa.

Eh bien, les États-Unis accusent ce soir la Russie de vouloir annexer les deux républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk. Concrètement, cela veut dire : de les faire passer sous contrôle russe, en tant que régions à part entière du territoire russe, comme Moscou l'avait fait pour la Crimée. Washington affirme posséder des informations « très crédibles » selon lesquelles les autorités russes veulent organiser bientôt des référendums.

ZK : Et pendant ce temps, toujours l'inquiétude autour des civils de Marioupol.

SB : On attend toujours, à Zaporjia, les civils évacués de cette ville, de Marioupol grâce au cessez-le-feu temporaire négocié sous la médiation des Nations Unies et du comité international de la Croix Rouge. Précisions de Vincent Souriau.

Le processus très difficile, c'est ce que déplore le maire de Marioupol, Vadym Boichenko, qui s'inquiète en particulier des centres de filtrage mis en place par l'armée russe. Car chaque civil souhaitant quitter la ville doit passer par ces points de contrôle, faire la queue, s'enregistrer, fournir ses documents d'identité, des détails sur son environnement personnel et ce dispositif représente selon les autorités ukrainiennes à la fois une humiliation pour ces familles qui ont déjà passé des semaines sous terre du fait de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, mais aussi un moyen de pression pour les dissuader de rejoindre le territoire ukrainien. La petite centaine de personnes qui elle a pu quitter hier l'usine Azovstal doit arriver à Zaporijia dans la soirée. Ces personnes y sont attendues par l'Unicef et plusieurs représentants d'organisations internationales. Il resterait selon la vice-première ministre ukrainienne des centaines d'individus encore bloqués sur place. Impossible de dire à ce stade quand elles auront l'occasion de partir car, selon l'armée ukrainienne, les bombardements ont repris immédiatement après la fin de l'opération d'évacuation mise en place ces derniers jours. 

SB : Vincent Souriau.

ZK : Après les sanctions et la riposte de la Russie, l'Union européenne se prépare désormais à ne plus recevoir de gaz russe.

SB : Oui la Commission européenne et la présidence française du Conseil ont prévenu, en effet, après une réunion d'urgence des ministres européens de l'Énergie à Bruxelles. La raison : L'Union européenne refuse de payer ses achats de gaz en roubles, la monnaie russe. C'est une mesure qui avait été décidée par Moscou en réaction aux sanctions occidentales. Moscou qui a, d’ailleurs, déjà arrêté de fournir du gaz à la Pologne et à la Bulgarie pour le même motif.

ZK : Dans ce contexte, des propos du ministre russe des Affaires étrangères dérangent jusqu'en Israël.

SB : Serguei Lavrov a donné une interview à une chaine de télé italienne. Il a insisté, entre autres, sur la position du Kremlin selon laquelle il faut « dénazifier » l'Ukraine, c'est-à-dire enlever tous les éléments nazis qui seraient en Ukraine, selon la version officielle russe. Peu importe, pour Moscou, si le président ukrainien est lui-même juif. Naturellement, les propos de Serguei Lavrov sont très mal reçus en Israël, et les réactions ne se sont pas fait attendre. On peut presque parler d'incident diplomatique. À Jérusalem, écoutez la correspondance de Michel Paul.

On peut parler de colère et surtout de stupéfaction. Sergei Lavrov a notamment affirmé que même si Zelensky est juif, cela n'enlève rien au caractère nazi de l'Ukraine. Et le ministre russe d’ajouter : Hitler avait du sang juif et parmi les pires antisémites, il y a des juifs. Alors naturellement, ces propos du ministre russe des Affaires étrangères ont été mal reçus ici. La réaction de Yair Lapid, son homologue israélien, ne s’est pas fait attendre. « Ce sont des propos impardonnables, scandaleux et c’est aussi une terrible erreur historique. Nous attendons des excuses. L’ambassadeur de Russie va être convoqué au ministère pour un entretien pas commode. » Réactions du même acabit à Yad Vashem le mémorial de la Shoah à Jérusalem où l’on parle de propos délirants, dangereux et dignes de toute condamnation. Alors, on sait que dans le conflit avec l’Ukraine, Israël marche sur des œufs pour ne pas attaquer frontalement la Russie. Cet incident pourrait, estime-t-on, marquer un changement de la politique israélienne. Michel Paul, Jérusalem, RFI.

ZK : Un nouveau recul dans les relations entre la France et le Mali.

SB : Les autorités maliennes ont « dénoncé », ce lundi, le Traité de coopération signé le 16 juillet 2014 en matière de défense, ainsi que les Accords déterminant le statut des Forces Barkhane et Takuba. Le ministère malien des Affaires étrangères affirme avoir informé les autorités françaises.

ZK : On en vient, Sébastien, au dossier migratoire au Royaume-Uni.

SB : Le Royaume-Uni a recensé l'arrivée de 350 migrants sur ses côtes en moins de deux jours. Principalement des hommes seuls, tous partis de France sur des embarcations précaires, sur des bateaux à la sécurité incertaine. Émeline Vin, cela faisait pourtant presque deux semaines que les traversées s'étaient vraiment ralenties.

Ce n'est pas un record, mais le chiffre reste impressionnant : 254 migrants interceptés dimanche par les garde-côtes britanniques, une centaine ce lundi. Probablement un effet de rattrapage, selon les ONG, après onze jours sans traversées connues de la Manche. Pour le gouvernement britannique, c'est la preuve que sa politique migratoire fonctionne et dissuade les candidats à l'asile. La semaine dernière est entrée en vigueur le partenariat migratoire avec le Rwanda : les migrants arrivés illégalement sur le sol britannique peuvent désormais être envoyés à Kigali et obligés de demander l’asile là-bas. L’ONG Care4Calais, active dans les camps du nord de la France, indique, après avoir posé la question à 60 migrants, que la perspective d’être envoyé au Rwanda ne dissuaderait que 25% d’entre eux de traverser la Manche. Pour les associations, la pause s'explique surtout par la météo, plutôt froide et venteuse fin avril. Depuis le début 2022, 6 000 personnes seraient arrivées à Douvres illégalement, par la mer. Plus que n’importe quelle autre année sur cette période. Émeline Vin, Londres, RFI.

ZK : En Corée du Sud, les autorités allègent les mesures qui avaient été prises pour lutter contre le Covid-19.

SB : Le masque en extérieur, c’est terminé depuis ce lundi. Et comme le nombre de cas continue de baisser, les Sud-coréens ont pu profiter d’un lundi ensoleillé pour faire tomber le masque, pour la première fois depuis octobre 2020. Notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca, est allé à leur rencontre. 

Au premier coup d’œil, ce lundi, difficile de voir que le port du masque n’était plus obligatoire en extérieur. La plupart des habitants de la capitale préféraient continuer à se protéger, comme Kaeun la trentaine. « Je ne me sens pas en sécurité de marcher dans la rue sans mon masque. La situation du Covid ici est toujours compliquée et puis je dois le porter encore à l’intérieur donc je ne vois pas l’intérêt de l’enlever pour le remettre. » Pourtant, avec seulement 20 000 nouveaux cas ce lundi, la Corée du Sud connaissait le niveau de propagation du virus le plus faible depuis trois mois. JeonQ attendait ce jour avec impatience. « Je suis très content et soulagé, car n’ai jamais aimé porter un masque dehors, j’attendais juste de pouvoir être libéré de cette contrainte. » Youna aussi a préféré profiter de la levée de l’interdiction, mais elle ne s’attendait pas avoir autant de ses concitoyens garder le masque à l’extérieur. « J’étais très contente ce matin de pouvoir enlever mon masque, mais quand je suis sorti, j’ai vu tout le monde le portait, ce qui m’a un peu découragé, mais j’ai fini par l’enlever quand même. » Après deux ans de pandémie, les habitudes sanitaires ont la vie dure en Corée du Sud, peut-être l’une des raisons du succès du pays dans sa lutte contre le virus. Nicolas Rocca, Séoul, RFI.

SB : À Séoul, il est 5h10 du matin. C’est la fin de votre Journal en français facile, merci Zéphyrin Kouadio.

ZK : Merci à vous Sébastien.

SB : Un journal à retrouver, bien sûr, sur le site internet rfi.fr

Article publié le 02/05/2022

RFI - Radio France Internationale