Infos en français facile : Édition du 04/05/2022 20h00 Transcription
GUERRE EN UKRAINE : la Russie visée par de nouvelles sanctions européennes ; et autres nouvelles. Adrien Delgrange : À l’écoute de Radio France Internationale, nous sommes le 4 mai 2022. Bonsoir à toutes et à tous, place à votre Journal en français facile. Voilà pour les titres, soyez les bienvenus. Sébastien Nemeth : Notamment à la répression des manifestations qui avaient entouré ce référendum permettant de modifier la Constitution pour qu’Alpha Condé reste au pouvoir. La crise avait entraîné des dizaines de morts. Le collectif FNDC, le Front national de défense de la Constitution, avait mené pendant des mois ce mouvement de colère. C'est lui qui a porté plainte contre Alpha Condé et 26 anciens hauts responsables civils et militaires de son régime. Parmi eux, on trouve l'ancien président de la Cour constitutionnelle, Mohamed Lamine Bangoura, l’ex-ministre de la Défense, Mohamed Diané, le général Ansoumane Camara, qui était directeur général de la police à l'époque, etc. Dans ce groupe, certains sont déjà visés par des poursuites judiciaires, mais pour des faits présumés : deux détournements de fonds. Là cette fois, on est au pénal avec des accusations de meurtres, disparitions forcées, tortures, agressions sexuelles, enlèvements ou encore séquestrations. Le procureur lance donc une enquête avec déjà des éléments de preuve. Images, vidéos fournies par le FNDC. Il se base aussi sur des rapports d'ONG internationales comme Amnesty et Human Rights Watch. Le magistrat évoque par exemple les propos belliqueux d'Alpha Condé et son entourage lors de meetings politiques appelant explicitement les populations à l'affrontement, il cite aussi l'impunité totale dont ont bénéficié les forces de sécurité. Sébastien Nemeth. Un embargo total sur le pétrole russe : c’est la proposition faite aujourd’hui par la présidente de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen. Embargo total mais progressif. Les 27 auraient 6 mois pour renoncer au brut, et 8 mois pour se passer des produits dérivés du pétrole. Les mesures comprennent aussi des sanctions contre les personnalités et puis de nouvelles mises à l'écart du système bancaire international Swift. S'il est approuvé par les États membres, il s'agirait là du 6e train de sanctions européennes contre Moscou. Mais certains États refusent de s’associer à l’embargo. C’est le cas notamment de la Hongrie, dont l’économie est très dépendante du pétrole russe. Correspondance à Budapest, Florence La Bruyère. Florence La Bruyère : Pas question de voter l'embargo, le gouvernement de Viktor Orban est droit dans ses bottes. « C'est une question cruciale pour nous, impossible de faire fonctionner notre économie sans le pétrole russe », insiste le ministre hongrois des Affaires étrangères. La Hongrie est très dépendante, 65% de son pétrole vient de Russie, alors que l'Allemagne achète seulement 25% de son Or noir à Moscou. Le gouvernement Orban veut montrer à son opinion publique qu'il est inflexible face à Bruxelles. « On ne peut pas conduire une voiture ou chauffer une maison avec de l'idéologie » dit le porte-parole du gouvernement hongrois, qui accusent souvent Bruxelles de manquer de pragmatisme. C'est par le pipeline de l'amitié que le pétrole russe arrive en Hongrie. Il sera difficile à ce petit pays enclavé de diversifier son approvisionnement en énergie. Cela pourrait prendre 3 à 5 ans selon le gouvernement hongrois. Florence La Bruyère, Budapest, RFI. L’Europe n’est pas la seule, le Japon a lui aussi pris des sanctions contre la Russie, laquelle vient de riposter. En guise de rétorsion, elle interdit l'entrée sur le territoire à une soixantaine de responsables japonais, dont le Premier ministre Fumio Kishida. Sur place, en Ukraine, les forces russes tirent des missiles sur de nombreuses cibles à travers le pays : jusqu'à Lviv près de la frontière polonaise, également vers la région montagneuse proche de la Hongrie. En ce qui concerne l'usine Azovstal de Marioupol, la situation est confuse. Le Kremlin a démenti tout assaut lancé par les forces russes contre la dernière poche contrôlée par les Ukrainiens à Marioupol. À la page économique, à présent, vers un relèvement des taux directeurs aux États-Unis. Dans quelques heures commencera la réunion de politique monétaire de la FED, moment toujours très attendu. Notre envoyé spécial permanent à Washington, Guillaume Naudin. Guillaume Naudin : Oui, les observateurs s'attendent à ce que le patron de la Banque centrale américaine, Jérôme Powell, annonce une hausse d'un demi-point des taux de son institution. C'est, c'est beaucoup en une seule fois, ce n’était d’ailleurs pas arrivé depuis l’an 2000. Si la fête prévoit une politique si agressive, c'est en raison de l'inflation. En mars, les prix étaient en hausse de 8,5% sur un an, un plus haut en 40 ans. En cause, la guerre en Ukraine et les problèmes d'approvisionnement. Cette hausse est notamment alimentée par les prix de l'énergie et particulièrement du carburant à la pompe qui reste très élevé. Les prix de la nourriture sont aussi en hausse. Autre facteur, les salaires en hausse. Les employeurs sont confrontés à une pénurie de main d'œuvre et doivent faire de meilleures conditions à leurs employés pour les attirer ou les retenir alors que le taux de chômage est au plus bas. Alors c'est très bien pour les salariés, entendons-nous, mais ça se répercute sur les prix. Il faut donc tenter de calmer tout ça, mais la difficulté c'est qu'il faut réussir à le faire sans casser la reprise économique américaine très vigoureuse depuis l'an dernier mais qui a semblé s'essouffler au premier trimestre. Le PIB s'est même contracté. On ne commence pas à parler de récession, on n'en parle qu’après deux trimestres consécutifs de baisse. Là-dessus, les économistes restent optimistes car la consommation, principal moteur de la croissance américaine se maintient. Mais il s'agit à l'évidence d'un équilibre fragile. Guillaume Naudin à Washington pour Radio France Internationale. AD : C'est la fin de ce Journal en français facile, merci Aram M’Bengue et merci à vous de nous avoir écouté. Bonne soirée à l’écoute de RFI. Article publié le 04/05/2022
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