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Infos en français facile : Édition du 19/05/2022 20h00

Transcription

GUERRE EN UKRAINE : le soldat russe accusé de crime de guerre risque la prison à perpétuité ; et autres nouvelles.

Anne Corpet : RFI, il est 22h à Paris 23h à Moscou. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.

Sylvie Berruet : Bonsoir Anne, bonsoir à tous.

AC : Le jeune soldat russe poursuivi pour crime de guerre risque la prison à vie. C'est la peine maximale. Elle a été requise ce jeudi par le procureur ukrainien.

SB : Près de 60 millions de personnes déplacées dans leur propre pays à cause de catastrophes ou de conflits. C'est un record. Et ce chiffre n'inclue pas les déplacés du conflit en Ukraine.

AC : Grève ce jeudi dans les hôpitaux en Israël. Le personnel médical proteste contre les actes de violence. Ils se produisent de plus en plus souvent sur leur lieu de travail. 

SB : Les associations de défense des droits de l'homme demandent à la fédération internationale de football de verser des compensations aux travailleurs migrants du Qatar. De nombreux accidents graves se sont produits pendant la construction des stades de la Coupe du monde. 

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SB : Les bombardements russes continuent de faire des victimes à l'est de l'Ukraine.

AC : Ils ont fait 12 morts et 40 blessés ce jeudi à Severodonetsk, dans la région de Lougansk. Selon le gouverneur local, la plupart des tirs ont visé des immeubles d'habitation. Le bilan pourrait donc s'alourdir. La ville est la cible de frappes aériennes intenses depuis plusieurs jours.
 
SB : Et selon Moscou, 800 militaires ukrainiens retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol se sont rendu au cours des dernières 24 heures.

AC : La Russie dit qu'en tout, 1 730 soldats ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers. Dans une vidéo diffusée ce soir, un commandant ukrainien a déclaré être toujours dans l'usine avec d'autres combattants.

SB : Le soldat russe poursuivi pour crime de guerre en Ukraine risque la prison à perpétuité.

AC : C'est la peine maximale. Elle a été requise par le procureur. Le jeune homme a reconnu avoir abattu un civil non armé. Au deuxième jour du procès, l'audience a été marqué par un échange direct entre l’épouse de la victime et le soldat. Les précisions de Juliette Gheerbrant.

« Avez-vous des remord ? » a demandé la veuve de la victime au soldat. « Je sais que vous ne pourrez pas me pardonner, mais je vous demande quand même pardon », a répondu Vadim Chichimarine. « Mais pourquoi êtes-vous venu ici ? Pour nous libérer de quoi ? Qu'est-ce que mon mari vous avait fait ? » lui a également demandé à Katerina Chelipova, des questions auxquelles il s’est contenté de répondre qu’il agissait sur ordres. Pendant cette deuxième journée d’audience, le jeune homme de 21 ans a précisé les circonstances de son acte. À bord d’une voiture volée avec un petit groupe de soldats il tentait de rejoindre son unité blindée en Russie. « Alors que nous roulions a-t-il expliqué, nous avons vu un homme qui parlait au téléphone. Il a dit qu'il allait nous dénoncer ». C’est à ce moment-là qu’un des soldats présents dans le véhicule a ordonné avec force à Vadim Chichimarine de tirer. « Il a dit que si je ne tirais pas nous serions en danger. J’ai tiré, il est mort. » L’un des autres soldats présents dans la voiture a également été entendu par les juges jeudi. Il a confirmé que l’ordre n’avait pas été donné par supérieur hiérarchique. Le parquet a requis la prison à vie à l'encontre de Vadim Chichimarine. L’audience reprendra demain avec les plaidoiries de la défense. 

SB : Le congrès américain débloque une enveloppe de 40 milliards de dollars pour l'Ukraine.

AC : C'est un montant d'une ampleur inédite, l'équivalent du Produit Intérieur Brut du Cameroun en 2020. Cette somme doit permettre à l'Ukraine de s'équiper en véhicules blindés et de renforcer sa défense anti-aérienne. L'enveloppe comprend aussi de l'aide humanitaire. 

SB : Près de 60 millions de personnes déplacées dans leur propre pays à cause des catastrophes ou des conflits. 

AC : Et c’est un nouveau record selon l'IDMC, l'Observatoire des situations de déplacement interne. Cela correspond à la population de l’Italie. Pourtant, ces chiffres ne prennent pas en compte la crise en Ukraine. À Genève, Jérémie Lanche.

Les catastrophes naturelles comme les cyclones, les inondations ou les sécheresses sont les principales raisons qui poussent les personnes à fuir à l’intérieur de leur pays. C’est particulièrement vrai en Asie et dans le Pacifique. En Afrique et au Moyen-Orient, ce sont plutôt les conflits. Ou en tout cas c’était. De plus en plus de pays sont désormais touchés par les deux phénomènes constate la directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak : « Ce sont des situations qui deviennent de plus en plus mixtes. C’est-à-dire des pays qui connaissent à la fois des déplacements liés aux conflits et aux violences, et des déplacements liés aux catastrophes. Je pense notamment à des pays comme l’Afghanistan, l’Éthiopie, où des personnes qui ont déjà pu être déplacé par ces conflits, sont également aujourd’hui déplacé par des aléas climatiques. » Parmi les pays qui enregistrent le plus de déplacés, on trouve toujours la Syrie avec 6,7 millions de personnes. Viennent ensuite la RDC, la Colombie, l’Afghanistan et le Yémen. Avec 8 millions de déplacés depuis le début de l’année, l’Ukraine pourrait même s’inviter tout en haut du prochain classement de l’IDMC. Dont on sait déjà qu’il établira un nouveau record : « des solutions durables ne sont pas trouvées au niveau national, ce qui fait que les chiffres, chaque année, ne font qu’augmenter. Au fur et à mesure, de nouveaux mouvements sont enregistré et que les personnes ne sont pas en mesure de retourner chez elles ». Autre quasi-certitude : le réchauffement climatique et ses ravages qui va encore pousser des populations à fuir leur pays. Les enfants représentent 50 % de tous les déplacés. Jérémie Lanche, Genève, RFI.

SB : En Afghanistan, une nouvelle restriction imposée aux femmes par les talibans.

AC : Désormais, les présentatrices de journaux télévisés devront se couvrir le visage à l'antenne. Le port de ce voile sera obligatoire à partir du 21 mai. Ce décret intervient douze jours après que le port de la burka, ce voile intégral, a été rendu obligatoire pour les femmes en extérieur. 

SB : En Israël, le personnel médical était en grève ce jeudi dans tous les hôpitaux du pays. 

AC : Les médecins et les équipes médicales protestent contre les actes de violences dont ils sont régulièrement victimes. Et ils réclament des mesures actives de la part des autorités. La correspondance de Michel Paul à Jérusalem. 

C’est à l'hôpital Hadassah du Mont Scopus à Jérusalem que l’incident le plus grave s’est produit il y a tout juste deux jours. Les membres de la famille d’un patient de Jérusalem-est qui venait de décéder ont attaqué physiquement le personnel médical à l’aide notamment de tessons de bouteilles. Tout un service de réanimation a ensuite été mis à sac. Des actes de violences qui se produisent de plus en plus souvent, comme l’affirme la Dr Ella Kitroser gynécologue et membre du comité de spécialistes de l’association israélienne des médecins. « Nous voyons ces derniers mois et ces dernières années, une montée importante et dangereuse de la violence contre des médecins et des équipes médicales. À ce stade malheureusement il n’y a pas de réponse satisfaisante de la part des instances judiciaires et des autorités gouvernementales. » L’association des médecins le souligne : ces actes de violences sont le fait de toutes les couches de la société et non pas seulement une émanation du conflit israélo-palestinien. À titre d’exemple, des médecins chargés de la campagne de vaccination anti-covid sont régulièrement ciblés par des menaces de mort. Les associations médicales réclament une présence policière dans chaque établissement hospitalier et des peines plus sévères pour les fauteurs de troubles. Michel Paul, Jérusalem, RFI. 

SB : L'organisation Amnesty International interpelle la fédération internationale de football.

AC : À quelques mois de la Coupe du monde, Amnesty et plusieurs autres associations demandent à la Fifa de verser une compensation d'au moins 440 millions de dollars aux travailleurs immigrés « maltraités » au Qatar.
C'est dans ce pays que doit se dérouler la Coupe du monde, Amnesty dénonce des salaires impayés et les dommages causés par les accidents du travail. Selon Nicholas McGeehan, l’un des fondateurs de FairSquare, une organisation spécialisée dans la prévention des violations des droits de l’homme. Des dizaines de milliers de morts ont eu lieu dont de nombreux décès non expliqués. 

Le taux de décès non expliqués devrait être autour de 1%, comme en France, au Royaume-Uni par exemple. Au Qatar, il est autour de 70%. Pour les familles, il y a deux choses à prendre en compte. D’un point de vue émotionnel, c’est terrible de ne pas savoir comment votre père ou votre frère est mort et de n’avoir aucune réponse car il n’y a pas eu d’enquête sur les circonstances du décès. Et il y a l’aspect financier : ces gens laissent tout derrière eux, empruntent des sommes énormes rien que pour aller là-bas afin de sortir leurs familles de la pauvreté et qu’ont-ils en retour ? Un cercueil avec écrit « mort de causes naturelles » dessus. C’est évidemment une raison ridicule à écrire sur un certificat de décès, tout comme arrêt cardiaque, problèmes respiratoires et ce sont les choses que nous voyons tout le temps sur ces certificats au Qatar. Cela veut dire que le médecin n’a aucune idée de la façon dont la personne est morte et qu’il n’y a pas eu d’autopsie pour savoir comment c’est arrivé, si c’était de la négligence ou bien si c’était à cause des températures élevées. 

AC : 22h10 à Paris, c’est la fin de ce Journal en français facile, merci ce l’avoir suivi.

Article publié le 19/05/2022

RFI - Radio France Internationale